Diagonale DUNKERQUE – MENTON n°24082

Préambule

Une première association fructueuse en avril 2023 à l’occasion d’un BREST-STRASBOURG nous incita tout naturellement à reconstituer notre duo en cette fin juillet 2024 pour réaliser la diagonale DUNKERQUE-MENTON. C’est avec un immense plaisir que nous nous retrouvons la veille du départ dans la sous-préfecture du nord. Nous peaufinerons, à l’occasion du dîner les derniers détails de cette nouvelle randonnée qui marquera la clôture du cycle de gilles. 

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Mardi 30 juillet : Dunkerque – Château Thierry (274 Kms)

Petit déjeuner très copieux avant de rejoindre le commissariat. A 10H00, nous entamons la première étape de 270Kms qui nous mènera à CHATEAU THIERRY. Le soleil nous accompagne le long du canal de BERGUES que nous abandonnons à CAPELLE LA GRANDE au profit d’une route moins passagère en direction de BIERNE. Un vent trois quart arrière est un allié précieux en cette fin de matinée. La chaleur s’intensifie vers midi au moment où nous tirons le long bout droit de MORBECQUE à SAINT VENANT. Après la traversée de BETHUNE, la présence des premiers terrils témoigne de l’ancienne activité minière de la région. Notre passage au pied de la tour Eiffel miniature de SAINS en GOHELLE annonce la proximité de notre première pause/pointage que l’on observe à ARRAS avec 1h15 d’avance sur notre tableau de marche. Les traces de sel qui maculent mon cuissard présagent des conditions caniculaires qui nous accompagneront l’après-midi. L’intermède fraîcheur de la voie verte le long de la somme à la sortie de PERONNE ne suffira pas à enrayer un début de déshydratation : problèmes gastriques pour gilles, crampes pour moi. La multiplication des pauses fraîcheur nous permettra cependant de rallier vers 19H00 le second pointage de NOYON pour l’arrêt restauration du soir. La touffeur s’estompe quand nous entamons vers 20H le tronçon le plus accidenté de l’étape. Une succession de côtes et de descentes boisées ponctuées par les traversées des vallées de l’OISE, de l’AISNE et de l’OURQ nous emmène doucement vers la nuit alors que nous remarquons le balai frénétique des engins agricoles qui s’activent pour moissonner les dernières parcelles de blé. L’étape s’achève à minuit pour une halte de 5 heures … douche salvatrice et dodo.

Mercredi 31 Juillet : Château Thierry – Beaune (300Kms)

En sortant de l’hôtel sur le coup de 5 heures, nous comprenons vite la raison de l’empressement des agriculteurs la veille au soir : de fines gouttes de pluie voltigent dans la nuit noire, chose que nous n’avions pas vraiment prévue. Dès le franchissement de la MARNE, une bonne côte à la sortie de NESLE la MONTAGNE donne l’occasion de nous rassurer sur notre état physique. Nous traversons les grandes étendues de la brie champenoise sous un ciel plombé et une pluie qui s’intensifie. La première épicerie ouverte, une coccinelle à YESTERNAY, fera l’affaire pour le petit déjeuner et la sortie de nos vêtements de pluie. L’entrée dans le département de l’aube coïncide avec l’arrivée des éclaircies. Nous profiterons du Pointage de MARIGNY le CHATEL pour adapter notre tenue à la chaleur moite de ce milieu de matinée. Changement de paysages en pays d’OTHE où de nombreux bosquets nous offrent des instants de fraîcheur très appréciés. A la mi-journée, nous longeons, pour la première fois de l’étape, le canal de bourgogne jusqu’à TONNERRE où nous observons notre pause déjeuner. A l’issue d’un petit couac de navigation vite rectifié en sortie de ville, nous reprenons un peu de hauteur au moment où des bourgeonnements nuageux obscurcissent l’horizon. Au pointage/photo de SARRY, la couleur du ciel et le vent qui se lève nous ne laissent guère d’illusions. Eclairs, tonnerre et rideaux d’eau aux alentours et fortes bourrasques de face sur notre parcours. Une bonne heure de lutte contre le vent et seulement quelques gouttes avant un retour au calme libérateur. A proximité de SEMUR en AUXOIS, nous mesurons la violence de l’orage qui s’est abattu sur la région. Pour la seconde fois de la journée, nous longeons le canal de bourgogne qui porte les stigmates de l’épisode orageux : la voie verte est jonchée de branchages qui nous obligent à deux reprises de mettre pied à terre. Nous laisserons définitivement les plates berges du canal à CREPEY en direction d’AUBAINE pour une fin d’étape musclée à la tombée de la nuit. Une ascension pentue et interminable nous hisse à 600 m d’altitude au beau milieu d’un champ d’éoliennes … les côtes de BEAUNE … nous les avons dégustés.  Les éclairs recommencent à illuminer l’horizon quand nous nous élançons dans une longue descente qui nous emmènera jusqu’au terme de notre étape vers 23H30

Jeudi 1 Aout : Beaune – Grenoble (254 Kms)

Départ à 5H00 pour une 3ieme étape plus courte qui ne présentera des difficultés qu’en fin d’après-midi. Les caprices de la météo de la veille sont oubliés et la couleur de l’horizon à l’aube nous rassure sur le futur déroulé de la journée. Dès le franchissement de la SAONE à CHALONS, je commence à ressentir des symptômes de fringale, explicable par la frugalité de notre alimentation matinale. Heureusement des barres de céréales traînaient au fond de la sacoche de Gilles et nous devrons patienter jusqu’à SIMANDRE, une heure plus tard, pour trouver les viennoiseries qui agrémenteront un véritable petit déjeuner au soleil en terrasse place du village. Régénérés, nous reprenons notre cheminement sur les routes rectilignes et plates de la BRESSE avant de pénétrer, en fin de matinée, dans la région des étangs de la DOMBE pour un itinéraire plus ombragé et bucolique. L’atmosphère qui s’alourdit à la mi-journée nous oblige à multiplier les arrêts pour le remplissage des bidons et rend notre progression plus pénible. Nous franchissons le RHONE à LOYETTE sous un soleil écrasant et mettons à profit le pointage de PONT DE CHERUY pour observer la pause déjeuner. La traversée rapide de BOURGOIN-JALLIEU que j’avais très bien étudié marque le démarrage du tronçon accidenté de l’étape. J’aurai dû porter la même attention à l’étude de la sortie de NIVOLAS car je loupe la bifurcation de BIOL et nous engage sur l’ancienne nationale dans une côte à 10% que l’on achève sous un début d’orage. Par chance, nous éviterons le gros de l’averse sous un abri bus et profiterons de la pause pour corriger le second et dernier problème de routage de la diagonale. Nous récupérons notre trace au niveau de CHATEAUVILAIN avant de descendre sur BIOL et d’enchaîner sur la longue ascension de MONTREVEL. L’arrivée sur CHABONS marque la fin des difficultés de la journée et le retour du ciel bleu. Ultime effort dans un raidard à la sortie de RIVES pour rejoindre CHARMEDES avant de dévaler sur MOIRANS par une petite route, évitant ainsi la dangereuse descente de l’ancienne nationale. Vers 18H30, nous rejoignons la voie verte ombragée qui borde l’ISERE, assurance d’une fin d’étape tranquille à l’écart du trafic. A l’approche de GRENOBLE, la piste s’anime et c’est au milieu des joggers et des cyclistes que nous arriverons à l’hôtel aux alentours de 19H30.

Vendredi 2 Aout : Grenoble – Jausiers (190 Kms)

Départ plus tardif pour cette 4ieme étape : Nous avons décidé de prendre le petit déjeuner à l’hôtel pour faire le plein d’énergie avant d’attaquer la journée la plus délicate de la diagonale. Nous partons de jour sous le ciel bleu en empruntant une piste cyclable qui nous emmène à VIZILLE, pied des premières difficultés. Sur une route large qui alterne faux plats et petites rampes, nous profitons des déviations de GAVET et LIVET pour combattre la lassitude d’une de pédalée toujours en prise. Le long pallier en faux plat de la haute vallée de l’OISANS nous offre un répit d’une quinzaine de kilomètres avant l’attaque réelle du col du LAUTARET. Sous un soleil qui prend de la force, les cyclistes se font de plus en plus nombreux à l’approche de BOURG d’OISANS. Un cyclo nous rattrape et ralentit pour s’informer sur l’objet de notre randonnée. Il se dit admiratif d’une telle entreprise … surtout pour mon âge qu’il situa autour des 80 (la vache je devais être bien marqué) , ce qui a bien fait marrer Gilles. L’arrivée au Bassin du CLAPIER marque le début d’une ascension de la bonne trentaine de kilomètres. Les pentes modérées, la fraîcheur de nombreux tunnels et trois courtes pauses nous permirent de rallier LA GRAVE dans un état physique satisfaisant. Nous y observerons une halte ravitaillement d’un demie heure avant d’effacer les dix derniers kilomètres du col et de s’élancer dans la descente jusqu’au point de contrôle de MONETIER les BAINS. La supérette SHERPA ou nous faisons nos courses ne possédant pas de tampon, nous optons pour la photo/pancarte à la sortie du bourg après notre piquenique de mi-journée … problème, la mémoire immédiate du vieux de 80 ans lui joue des tours … il zappe … il percutera mais un peu tard, son vélo ne sera pas sur la photo. Au terme de la descente du LAUTARET à BRIANCON, nous filons en direction du QUEYRAS sur une route surchauffée avec vent de face ou seule la petite butte avant l’ARGENTIERE nécessitera de s’employer un peu. Nous décidons de prolongée notre pause de GUILLESTRE afin d’attaquer le col de vars sous un soleil moins ardent. Nous peinons à retrouver notre rythme dans la première partie du col ou les 7 premiers kilomètres sont les plus sévères et c’est avec un certain soulagement que nous accueillons le replat qui précède le village de VARS. La traversée des stations de ski très animées en cette fin d’après-midi apportera un peu de distraction à nos efforts et nous mettrons à profit les nombreux points d’eau pour se rafraîchir avant d’atteindre le sommet du col aux alentours de 19H. Après une petite séance photos, nous nous laisserons glisser dans la vallée de l’UBAYE jusqu’à JAUSIERS, terme de notre étape.

Samedi 3 Aout : Jausiers – Menton (161 Kms)

Nous sommes réveillés 15 minutes avant l’heure programmée du levé. Après avoir avaler nos petits déjeuners préparés la veille, nous récupérons les vélos dans le garage de l’hôtel avant de nous élancer dans la fraîcheur d’une nuit totalement noire. Nous observons un premier arrêt après 4Kms pour nous débarrasser des vêtements devenus superflus à l’amorce du col. La route déserte est à nous. Nous progressons ensemble sur des pentes de 6 à 8% à l’affût des bornes kilométriques pour nous renseigner sur les degrés de difficultés à venir. Second arrêt programmé de 2 minutes au kilomètre 10 pour s’hydrater et s’étirer avant d’aborder le tronçon le plus sévère de l’ascension avec ses pentes supérieures à 9%. Une Ultime pause suffira pour couvrir les 8 derniers kilomètres et d’arriver peu avant 6 Heures au sommet du col au jour naissant. Petit instant contemplatif et enfilage de vêtements chauds avant de s’élancer dans la descente vertigineuse et froide en direction de la vallée TINEE. Une petite remontée à la sortie de SAINT ETIENNE nous aide à retrouver un peu de sensation dans nos doigts frigorifiés. Faute de commerces ouverts, notre dernier pointage à SAINT SAUVEUR se fera devant une pancarte et nous devrons pousser jusqu’à PONT de CLANS pour finir de se réchauffer en terrasse devant un bon café. Le trafic dense de la M6202 que nous empruntons sous le soleil tranche avec la quiétude de notre route matinale et c’est avec un certain soulagement que nous la laissons au profit d’une incursion dans l’arrière-pays niçois. N’ayant pas de problème de délais, nous décidons de célébrer un peu avant l’heure le succès de notre diagonale à ASPREMONT. La bière que j’y déguste alliée à la fatigue qui s’installe altèrent ma lucidité … Je pense un temps avoir perdu mon téléphone et j’oublie ma sacoche en repartant (petit demi-tour pour la récupérer). Concentrés sur notre ultime effort pour rejoindre la TURBIE par la route de LAGHET, nous avons la surprise d’y retrouver PATRICK CHRETIEN, cyclo diagonaliste du club de gilles qui achève un périple en gravel. Après un petit quart d’heure de sacrifier pour échanger sur nos toutes récentes expériences, nous effaçons le final de la TURBIE avant de dévaler en touristes sur MENTON. A 13 heures, nos carnets de route y reçoivent leur seconde Marianne dans les délais, scellant ainsi le succès de notre diagonale.